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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

dimanche 21 février 2016

Pourquoi il faut absolument relire Harry Potter

Aujourd’hui, je fais un article un peu particulier, qui diffère d’une chronique habituelle. J’ai relu la saga Harry Potter de JK Rowling entre janvier et février et, plutôt que de chroniquer chaque tome, je préfère me lancer dans un genre nouveau. Relire Harry Potter m’a permis de revivre tellement de choses que, c’est devenu une évidence : il faut absolument relire cette saga (ou la lire si vous n’y avait jamais touché) !



Pourquoi il faut absolument relire Harry Potter
Harry Potter, c’est LA lecture de ma jeunesse. C’est LA saga qui m’a fait découvrir l’addiction pour un univers, un auteur et une série de bouquins. Je lisais déjà pas mal à l’époque mais je n’avais jamais ressenti cette extase, ces émotions, cette passion pour un livre et ses suites.Harry Potter, c’est LA lecture de ma jeunesse. C’est LA saga qui m’a fait découvrir l’addiction pour un univers, un auteur et une série de bouquins. Je lisais déjà pas mal à l’époque mais je n’avais jamais ressenti cette extase, ces émotions, cette passion pour un livre et ses suites.

J’étais toute jeune quand j’ai lu le premier tome, juste avant la sortie du premier film. Harry Potter, c’est ma première fois. Ma première adaptation cinématographique. Ma première indignation au cinéma quand je me suis rendue compte, du haut de mes neuf ans, qu’il était impossible de transcrire parfaitement un livre à l’écran. Le second film m’a agacée aussi (j’ai grandement emmerdé mon monde en sortant de la salle, encore une fois) et je n’ai plus remis les pieds au cinéma pour les films, sauf pour la partie un du film sept, parce qu’on était devant le cinéma et que la majorité l’a emporté. J’ai boycotté le cinéma. J’ai vu les films, ma petite sœur les adore, et je n’ai pu m’empêcher de les ignorer mentalement, sans m’en rendre compte : en revisionnant certains d’entre eux récemment, je me suis rendue compte avoir complètement oublié les modifications effectuées. Et je me suis au passage rappelée pourquoi (non mais, sérieusement, le début du sixième, c’est quand même une bonne grosse blague, non ?; puis les Maraudeurs, ils ont pas dépassé la quarantaine, les acteurs ne reflètent pas ça; James et Lili sont morts vers 21 ans, pourquoi ils sont vieux sur les images, pourquoi ?!). Bref, Harry Potter, c’est ce qui m’a montré que, les livres, c’est toujours vachement mieux ! Ok, il y a des exceptions, mais pas pour HP, jamais ! JAMAIS !

Harry Potter, c’est aussi ma première fois avec des héros qui ont grandi en même temps que moi. Et ça, ce n’est pas négligeable. Je me souviens avoir un jour croisé avec ma coloc au détour d’une brocante une personne plus âgée que nous, une personne qui, avec des étoiles dans les yeux, nous a dit « Je vous envie parce que vous avez grandi avec Harry Potter. J’aurais aimé découvrir ces livres au même âge que vous ». Et, bizarrement, je ne m’étais pas rendue compte de cette chance avant cette rencontre. Je n’avais jamais complètement saisi le fait que l’impact que cette saga a eu sur ma vie a été si grand parce que j’étais à un âge idéal pour la lire. A chaque tome, les héros mais aussi l’intrigue gagnent en maturité, comme le lecteur. Et quoi de mieux que d’évoluer en même temps que ces personnages ? Harry Potter a aussi ça de fascinant : cette adaptation de l’intrigue à ses lecteurs grandissants, à la complexification de leurs émotions avec l’âge, comme celles des personnages… On oublie parfois que ce point a eu un réel impact sur le succès de la saga.

Harry Potter, c’est aussi apprendre que les héros trop jeunes ne peuvent pas tout savoir. Dumbledore a « manipulé » Harry parce qu’il l’estimait trop jeune pour comprendre son rôle dans une guerre qui le dépassait. Mais les erreurs de Dumbledore ont aussi eu un impact sur Harry, et sur l’intrigue. Au-delà de son côté série jeunesse, Harry Potter a su rester réaliste dans les implications des personnages selon leurs âges et leurs capacités. Et, déjà à l’époque, j’avais ce besoin de ne pas avoir un héros parfait, un personnage qui réussit tout parce qu’il est le meilleur : Harry n’est pas le meilleur, loin de là. Tout comme Hermione n’est pas la sorcière parfaite, ou Dumbledore le sorcier suprême. Cette logique est merveilleuse, elle est tout ce que j’aime.

Harry Potter, c’est toucher du doigt des problèmes de société réels à travers une fiction. Malgré le jeune âge de son lectorat, JK Rowling a su aborder des points complexes du monde sorcier, que l’on peut facilement calquer sur notre monde. Les discriminations à travers le sang sorcier, les créatures comme les elfes de maison, le rapport à la mort, la corruption du Ministère, les personnages qui ne sont ni tout noirs ni tout blancs… Le rapport au pouvoir est aussi complexe et intéressant, le lecteur est poussé à se poser des questions sur les motivations de certains personnages, sur leurs actes, leurs idées… Harry Potter fait réfléchir le lecteur et c’est pile ce qu’on demande à une œuvre !



Harry Potter, c’est aussi voir tous les aspects des liens entre les personnages. Le rôle de l’amitié, de l’amour, de la haine aussi… On y apprend beaucoup ! Et nos personnages ne sont pas infaillibles ! Le trio formé par Ron, Hermione et Harry est très important, bien sûr, mais pas seulement. Neville et Luna ont aussi quelque chose de fabuleux : ils considèrent Harry comme un ami alors que lui-même ne s’en rend pas vraiment compte. C’est aussi ça, l’amitié : pas seulement des gens qui restent entre, mais des gens qui ont vécu des choses fortes et qui offrent leur amitié sans condition, sans même rien attendre en retour. D’ailleurs, j’en ai voulu à Harry de ne pas se rendre compte tout de suite des liens qu’il avait avec d’autres personnes mais, en même temps, pour un gamin qui a grandi sous un escalier sans amour, il s’en sort plutôt bien si on y regarde de plus près. Ce ne doit pas être bien évident de comprendre que, l’amitié, ce n’est pas juste passer tout son temps ensemble et partager tous ses secrets : Hermione et Ron sont les meilleurs amis, mais les autres sont là aussi. Et c’est exactement le genre de chose que l’on découvre en grandissant, en sortant de l’enfance : l’amitié a plusieurs visages et chacun est différent.

Pour en revenir à la mort, Harry Potter, c’est aussi accepter de dire adieu à des personnages que l’on aime. Je refuse secrètement chacune des morts même si je les comprends. On fait le deuil de ces personnages que l’on aime avec Harry. On apprend à avancer à ses côtés malgré les pertes. Et on grandit en même temps que lui. Pour moi, la mort la plus sublime, celle qui apporte le plus à la série est celle de Dobby. Lors de ma relecture, j’ai pleuré pendant une heure. Une longue heure parce qu’à nouveau, j’étais triste mais aussi parce que sa mort est sûrement la chose la plus belle que j’ai lue dans cette saga. La façon dont Harry décide d’enterrer son corps en creusant lui-même sa tombe, en choisissant de souffrir physiquement comme un véritable esclave était le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à Dobby. Il incarnait aux yeux de l’elfe un espoir qui le dépassait, un espoir magnifique et touchant. Je rajouterai tout de même un passage sur la mort d’Edwige, une mort à laquelle je n’aurais jamais pu m’attendre. A aucun moment je n’aurais pu imaginer que Rowling décide de sacrifier une chouette, la toute première réelle amie d’Harry. Et, pourtant, elle l’a fait. Et à raison (mon cœur saigne en écrivant cela) : Edwige, comme le disait Rowling, était l’incarnation de l’enfance d’Harry, et elle est morte pour le faire définitivement entrer dans l’âge adulte. C’était horrible, révoltant et c’est finalement ce qui en fait la beauté.



Harry Potter, c’est aussi une dualité entre un héros typique et un héros atypique. Harry a tout de l’anti-héros : un vilain sorcier lui tombe dessus alors qu’il est bébé, il découvre qu’il est célèbre dans un monde qu’il ne connait même pas, il subit plus qu’il n’agit, mettant sa réussite sur le compte de la chance, on fait de lui un symbole sans vraiment l’inclure dans le combat… Et, pourtant, Harry est un véritable héros, au sens littéraire du terme d’abord : il subit des épreuves qu’il traverse du mieux qu’il le peut, il a ses opposants et ses adjuvants, il a une quête pour laquelle on l’aide mais qu’il doit accomplir seul à la fin… Et c’est un véritable héros parce qu’il accepte la mort pour sauver les autres. Il accepte ce destin qu’un autre a choisi pour lui et c’est ainsi qu’il triomphe. S’il n’y a rien de nouveau dans le genre de la quête, Rowling a su le sublimer en nous faisant douter, en même temps qu’Harry. On croit en lui du début à la fin mais, comme lui, on trouve que, quand même, sans tous ses petits copains, il serait bien mal barré. Mais, en fait, c’est toutes ces choses qui le transforment en héros et qui font, qu’à la fin, il est vraiment à sa place et il agit en tant que tel. Et, là aussi, au risque de me répéter, c’est beau, c’est grand, c’est superbe.

Il y a encore tant de choses à dire sur Harry Potter mais je vais m’arrêter là parce que je n’avais pas pour ambition de faire une analyse de la série (j’en suis d’ailleurs bien incapable). J’aurais aimé passé des heures et des heures à parler de chacun des personnages, de Ron, d’Hermione, de Dumbledore, de Rogue, de Sirius, de Dobby, de Kreattur, des Weasley, de Voldemort… Mais ce serait sans fin. Le but de tout ça était de dire : IL FAUT RELIRE HARRY POTTER. Parce que tout ce que je viens de décrire, toutes ces émotions qui m’ont traversées, sont restées aussi virulentes, même plusieurs années après ma première lecture. J’ai même l’impression de tout ressentir plus fort mais je pense que c’est dû à l’âge. Je n’avais jamais relu les trois derniers tomes depuis leur sortie et tout revivre a été une expérience fabuleuse. J’ai vibré, j’ai pleuré, j’ai ri, j’ai aimé. Encore. Et si je dois ressentir tout ça à chaque fois, il faut que je continue. J’espère pouvoir tenir ma nouvelle résolution : relire Harry Potter environ tous les deux ans. Harry Potter, c’est mon enfance et une bonne partie de mon adolescence, c’est un tremplin vers la lectrice que je suis aujourd’hui, c’est moi et je suis sûre que c’est aussi vous. Quels que soient les personnages auxquels on s’attache le plus, auxquels on s’identifie le plus, le résultat est propre à chacun mais la globalité est une merveilleuse aventure qui nous rassemble tous.

Et si vous n’êtes pas convaincus, tant pis, vous ne vous en prendrez qu’à vous-même, le jour où, sur votre lit de mort, vous regretterez de ne pas avoir pris le temps de relire encore et encore Harry Potter !


Minerva Badass McGonagall vous salue !
(et elle est encore une raison de relire HP parce que, McGonagall quoi )


samedi 20 février 2016

Les Radley de Matt Haig

J'ai encore un bon paquet de chroniques en retard, je ne les poste même plus dans l'ordre de lecture mais, au moins, je me mets tout doucement à jour ! On n'arrête pas le progrès !



Quatrième de Couverture
La famille Radley mène une existence rangée dans une petite ville anglaise. Mais ne vous fiez pas aux apparences, ce sont des vampires. Ayant décidé de “se ranger des canines”, les parents ont caché leur vraie nature aux enfants et tous “vivent” loin de l’hémoglobine... mais la machine se dérègle : le fils Rowan est étrangement anémié, et Clara, sa sœur, semble avoir des instincts sanguinaires...

Mon avis
Des histoires de vampires, il en existe des tas. Le mythe fascine toujours autant et la littérature vampirique ne cesse de se multiplier… Parfois même trop. Pourtant, Les Radley permet d’aborder le mythe sous un angle différent, un angle appréciable : celui où une famille de vampires vit du « végétarisme ». Et, heureusement, ce n’est pas selon la définition de Twilight !

Là aussi, il s’agit d’un livre conseillé par une amie qui avait trouvé sympa le concept. Lorsque j’ai croisé ce bouquin, j’ai donc sauté le pas. Le scenario n’est pas brillant malheureusement, limite un peu brouillon : les enfants Radley ne savent pas qu’ils sont vampires mais les choses se corsent quand la cadette dérape, puis l’oncle malsain débarque, le voisin soupçonneux n’aide pas franchement la petite famille… Et le dénouement n’a rien d’extraordinaire : prévisible, un peu plat.
Seulement, ce n’est pas ce que je décide de retenir du bouquin. Je préfère m’attacher aux petits détails qui, eux, m’ont vraiment plu. Les Radley ne consomment pas de sang humain. A la place, ils mangent normalement (bien qu’ils aient une tendance évidente à préférer la viande bleue). Leur régime leur fait perdre leurs pouvoirs, les rend constamment malades, le soleil les affaiblit plus encore… Les friands du mythe originel seront horrifiés par cette version du vampirisme mais je l’ai trouvée assez drôle. Voir une gamine vampire, n’ayant pas connaissance de sa propre nature, devenir végan, m’a bien fait rire. Tout comme voir son frère, l’adolescent torturé de base, s’enfermer dans une dépression d’émo-romantique, dans une sorte de copie humoristique du mouvement romantique de la littérature vampirique, était franchement poilant.
Les psychologies différentes de ces deux adolescents sont finalement le point le plus intéressant du livre : Rowan refuse sa condition de « monstre » là où Clara commence à y entrevoir des avantages. Puis, finalement, c’est Rowan qui risque à tout moment de sombrer du côté le plus obscur de la force… De quoi rappeler que refuser à tout prix ce qui nous effraie n’est pas toujours le meilleur moyen de s’en éloigner, bien au contraire.
Finalement, l’idée de base est bonne, l’univers vampirique personnel mis en place par l’auteur vraiment intéressant mais c’est le scenario qui contient la plus grande faille.

Si cette lecture n’est pas franchement ma lecture de l’année, elle a au moins eu le mérite de me faire m’évader un peu de mon quotidien et de me faire sourire. Les petites idées annexes de l’auteur ont suffi à me faire oublier la faiblesse de sa trame générale et je ne regrette en rien cette lecture.

Je conseille ce livre à tous ceux qui ont envie de lire une histoire de vampires un peu différente sans se prendre la tête tout en gardant à l’esprit que ce n’est pas non plus une pépite.

vendredi 19 février 2016

Eleanor & Park de Rainbow Rowell

Un cours annulé, ma liseuse dans mon sac avec ce petit roman dedans… Il ne m’en fallait pas plus pour me lancer dans une nouvelle lecture que m’avait conseillée une amie !



Quatrième de Couverture
Etats-Unis, 1986. Eleanor est une lycéenne trop rousse, trop ronde et est harcelée par tout le monde au lycée. Dans le bus scolaire, elle a l'habitude de s'asseoir à côté de Park, un garçon timide, qui l'ignore poliment. Peu à peu, les deux lycéens vont se rapprocher, liés par leurs passions communes pour les comics et les Smiths.

Mon avis
Eleanor & Park est le genre de roman qui se lit d’une traite, qui permet de s’évader sans prise de tête dans une histoire touchante et profonde, en toute simplicité. Eleanor est une adolescente qui n’a pas la vie facile. Coincée dans une famille recomposée où son beau-père est un monstre, où sa mère est autant terrifiée par la perte de cet homme que par l’homme lui-même, où elle a le mauvais rôle de la fille aînée qui cherche à fuir cette horreur… Après avoir été jetée dehors, elle revient chez elle et replonge dans cette atmosphère lourde et malsaine. Elle intègre un nouveau lycée où personne ne lui fait de cadeau. Elle monte dans le bus où, comme dans chaque lieu fréquenté par des adolescents, chacun a sa place. Elle n’a pas la sienne, elle le sent, et tente de s’asseoir à côté de Park, agacé par l’intrusion de cette fille dans son espace vital. Au fil des jours, un lien étrange et unique se tisse entre ces deux adolescents différents qui ont pourtant quelques points communs.

L’histoire est mignonne, pas bien transcendante mais est-ce bien grave ? Non. Non parce qu’à travers les pages du roman, j’ai été touchée par l’histoire d’Eleanor, par l’environnement étouffant dans lequel elle vit, par les quelques détails auxquels elle se raccroche pour tenter d’égayer un peu sa vie. La relation qui naît entre les deux adolescents est attendrissante, elle leur permet à tous deux d’évoluer, de grandir, de ressentir de nouvelles émotions. Il n’y a rien de spectaculaire dans cette histoire, c’est une tranche de vie et c’est ce qui fait la force du roman. On garde une base stéréotypée, typiquement américaine : un lien qui se crée à travers l’identité de personnages définie par des goûts musicaux et littéraires… Et ça fonctionne parce que, finalement, ce sont les premiers ingrédients qui permettent à des adolescents d’apprendre à se définir. On se souvient tous de cette époque où chacun de nos goûts nous donne l’impression d’être une personne à part entière, d’être différent des autres tout en se trouvant une « communauté ». Cette communauté est celle d’Eleanor et Park, leur petit cocon, leur petit secret. Park tient à ce secret, parce qu’il est conscient de son statut au sein du lycée et de ce qu’il deviendrait si on savait qu’il en pince pour Eleanor. La base des tracas adolescents : se définir par ce qu’on aime mais aussi par le regard des autres.

On peut se dire que tous les romans adolescents reprennent ces codes, et c’est vrai, mais ce roman m’a touchée plus que d’autres. Je ne ferai pas une généralité pour tous les lecteurs parce que c’est bien un ressenti personnel. Les codes habituels ont su, ici, accrocher mon attention et toucher mon petit cœur de lectrice. Ce n’est pas le meilleur roman que j’ai lu mais il m’a plu. Je l’ai lu il y a quelques mois et je garde encore une petite trace des émotions qu’il a fait naître en moi : cela est tout ce que je demande à un livre de ce genre.

Je conseille ce livre à tous les lecteurs qui aiment les petites histoires du quotidien, les romans touchants et qui ont besoin de faire une pause entre deux histoires plus abracadabrantes. C’est un roman qui permet de faire une pause, une touche légère qui traite tout de même de problèmes plus profonds qu’un simple coup de cœur entre deux adolescents. A partir de 12/13 ans selon les goûts (le roman est classé en Young Adult il me semble).

jeudi 4 février 2016

L'Amour aux temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez

Voici enfin mon avis sur la Lecture Commune A&M.



Quatrième de Couverture
À la fin du xixe siècle, dans une petite ville des Caraïbes, un jeune télégraphiste pauvre et une ravissante écolière jurent de se marier et de vivre un amour éternel. Durant trois ans ils ne vivent que l’un pour l’autre, mais Fermina épouse Juvenal Urbino, un jeune et brillant médecin. Alors Florentino, l’amoureux trahi, se mue en séducteur impénitent et s’efforce de se faire un nom et une fortune pour mériter celle qu’il ne cessera d’aimer, en secret, cinquante années durant. L’auteur de Cent ans de solitude et de Chronique d’une mort annoncée, prix Nobel 1982, donne libre cours à son génie de conteur, à la richesse de son imagination et à l’enchantement baroque de son écriture.

Mon avis
Je ne m’étais jamais intéressée à Gabriel Garcia Marquez avant cette lecture commune et je ne regrette en rien d’avoir vécu cette aventure !

L’amour aux temps du choléra n’est en rien ce que semble décrire la quatrième de couverture. On s’attend au départ aux amours contrariés de deux jeunes gens que la vie sépare et, pourtant, on se retrouve dans une sorte de traité sur l’Amour. L’Amour avec un grand A, pas la majuscule qui décrit le grand amour mais la majuscule qui donne une vision de ce que pouvait être l’Amour à cette époque, au milieu des mœurs du moment. On croit plonger dans l’histoire d’un couple séparé de façon tragique et on se retrouve dans plusieurs histoires d’amour mêlant ces deux personnages, plusieurs histoires qui, ensemble, donnent une définition de ce que pouvait être l’amour au milieu des Caraïbes, aux temps du choléra.

J’ai tout d’abord été intriguée par l’impossibilité de mettre un nom sur la ville où se jouent ces amours. Je me suis plusieurs fois demandé si je n’avais pas raté l’information mais elle n’y est tout simplement pas, volonté de l’auteur. On ne peut que tenter de carter la cité à travers les détails donnés : une grande capitale du nom de Santa Fé (nom Ô combien courant en Amérique Latine à l’époque coloniale), les Andes plus ou moins proches, un grand fleuve qui disparait peu à peu… Certains ont identifié cette ville comme étant Carthagène, en Colombie, ce qui pourrait coller (c’est cette ville qui est utilisée dans l’adaptation cinématographique), mais cela n’a finalement aucune importance. Les descriptions, puissantes et justes, peuvent se rapporter à chaque ville colonisée puis abandonnée dans sa crasse, son évolution stoppée, ses nids à épidémies… L’auteur réussit à nous transporter directement dans le décor qu’il plante, à nous faire sentir les odeurs de fleurs, de parfums mais, surtout, de misère, de mort. Un vrai régal.

Malheureusement, les superbes descriptions n’ont pas suffi à faire de ce livre une lecture inoubliable à mes yeux. La lecture a été laborieuse bien qu’agréable. J’ai passé énormément de temps sur ce livre, sans regret, certes, mis ce fut long. Les personnages ne m’ont pas touchée et c’est là que le bât blesse : j’ai adoré me fondre dans le décor de l’époque, la vie des personnages issus de différents milieux mais les héros de l’histoire m’ont laissée indifférente, et leur histoire d’amour avec. Cependant, je m’interroge : est-ce que le but était de nous faire vibrer au rythme de leur histoire ou était-il tout autre ? Je pense à la seconde option : c’est l’Amour et pas leur histoire d’amour qui est au centre du roman. C’est leurs vies séparées qui importe, les différentes formes de l’amour durant leurs vies que nous conte l’auteur qui font la force du roman.
Fermina Daza et Florentino Ariza sont complètement inintéressants lorsqu’ils se rencontrent : jeunes, sans expérience, futiles… Rien ne peut donner envie de suivre cette histoire avec avidité. Par contre, ce qu’ils deviennent ensuite a son intérêt. Fermina devient une personne à part entière lorsqu’elle se marie, plus encore lorsqu’elle devient veuve. Elle possède un caractère fort tendant plutôt vers le capricieux mais elle a quelque chose à offrir au lecteur. Florentino, lui, se façonne une fois Fermina sortie de sa vie : il pense uniquement à elle et ne se rend pas compte qu’il devient en parallèle quelqu’un d’important. Sa vie à lui est d’ailleurs bien plus intéressante que celle de Fermina : ses différents amours sont variés et surtout transgressent toutes les lois de la bienséance. Rien chez cet homme ne semble être attirant et, pourtant, c’est un véritable bourreau des cœurs. A un tel point qu’il en devient un danger pour ses conquêtes, un danger mortel.
Lorsqu’arrive l’anecdote du vieux couple adultère assassiné dans sa barque (histoire vraie ayant inspiré ce roman à l’auteur), on commence à comprendre où veut en venir l’auteur avec ce roman ou, du moins, à ce qu’il veut faire ressentir à son lecteur. L’Amour n’a pas d’âge, pas de forme concrète : il se contente de toucher deux âmes qui, sur le moment, sont faites pour se fondre l’une en l’autre, quelle que soit l’époque.

Arrivée au bout de ce roman, je me suis demandée : pourquoi le choléra ? En effet, on ne croise jamais le choléra entre les pages, fait bien étrange. En réalité, nous sommes à une époque où le choléra et en baisse, où chacun s’en méfie encore. Alors, pourquoi le choléra ? Tout simplement, selon moi, à cause de la mère de Florentino : elle est persuadée que l’Amour et le choléra font naître, surtout chez son fils, les mêmes symptômes. Symptômes qui ne quitteront jamais Florentino, ce grand amoureux de l’Amour lui-même, ce poète incompris, ce rêveur un peu pitoyable. Cette réponse me satisfait pleinement, même si elle n’est probablement pas la seule.

En définitive, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, non pas pour l’histoire entre les deux personnages mais, pour tout ce qu’il y a autour. La plume de Gabriel Garcia Marquez est exquise même si difficile à appréhender. Je ne regrette aucunement cette lecture même si elle fut longue et laborieuse.

mercredi 3 février 2016

Le Pacte des Marchombres, Tome 3 : La Prophétie de Pierre Bottero

Voilà enfin la touche finale à la trilogie Le Pacte des Marchombres de Pierre Bottero avec mon avis sur le troisième tome. C'était évidemment pour le Challenge A&M Retour en enfance même si ma chronique est hors délais. Ce dernier tome confirme l'immense coup de ♥ pour cette trilogie.



Quatrième de Couverture
L'ouverture est le chemin qui te conduira à l'harmonie. C'est en s'ouvrant que le marchombre perçoit les forces qui constituent l'univers. C'est en s'ouvrant qu'il les laisse entrer en lui. C'est en s'ouvrant qu'il peut espérer les comprendre.

Mon avis
La Prophétie est le tome qui permet de répondre à des questions restées en suspens dans le dernier tome de la saga Les Mondes d’Ewilan. On en apprend plus sur cette étrange religion pratiquée par certains mais, surtout, on atteint l’apothéose d’Ellana.

Encore une fois, je ne vais pas réellement parler du contenu du tome afin de préserver le mystère. Je vais tenter de m’étendre sur l’aboutissement de ce qui, pour moi, est le chef d’œuvre de Bottero. Le Pacte des Marchombres m’a fait ressentir tout le panel d’émotions que j’adore. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu avec une telle passion. Le fond et la forme sont en parfaite harmonie : les mots sublime l’univers de Bottero. Ils ont eu ce fabuleux pouvoir de me prendre aux tripes et de complètement me retourner. Si je ne devais garder d’une seule trilogie de Bottero, ce serait celle-ci parce qu’elle m’a profondément marquée, bien plus que les deux que j’ai lues avant. Ellana est un être d’exception, une personne façonnée par la vie en apparence mais qui, en réalité, façonne tout autour d’elle : elle laisse son emprunte partout elle passe sans que nous, lecteurs, puissions en contester la vraisemblance.

Et c’est autour toutes ces personnes qu’Ellana a marqué en croisant leur route que s’articule l’intrigue de ce dernier tome. Tout ce qui a eu lieu dans la vie de notre héroïne prend son importance ici. Une intrigue parfaite pour une héroïne parfaite. Cette perfection n’a pas le sens qu’on lui donne habituellement : ce n’est pas une perfection au sens de l’infaillible, bien au contraire, c’est une perfection qui s’exprime à travers l’imperfection de chaque élément, chaque être. Et c’est beau, c’est grand, c’est merveilleux.

Je n’irai pas plus loin parce que, au final, tout ce que j’ai à dire se répète : extase, frisson, bonheur. Je rajouterai juste que, si vous n’avez jamais succombé, il le faut. Il le faut si vous aimez les univers fabuleux, si vous aimez les personnages construits autour d’une logique de vie. Il ne faut pas passer votre chemin si l’occasion se présente parce que, sincèrement, Le Pacte des Marchombres est un véritable chef d’œuvre. C’est un moyen de rêver plus fort et plus loin, un moyen d’oublier tout ce qui nous entoure pour plonger tête baissée dans le bonheur de la lecture à l’état pur.

Bottero était un grand auteur et il nous a laissé une grande œuvre.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Challenge A&M Retour en enfance.