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Rambalh, c'est un pot pourri de mes lectures, un blog pour partager mes coups de coeur et de gueule. Rambalh signifie Bordel en Occitan et c'est un peu le cas de ce blog. Il est surtout né de mon besoin de garder une trace de mes lectures. Retrouvez-moi aussi sur Accros & Mordus de Lecture.

mardi 25 février 2014

Partenaire : Il était un livre

Depuis que ce blog existe, je n'ai eu qu'une seule partenaire. Seulement, j'ai découvert des tas d'autres univers, des tas d'autres lecteurs et surtout, j'ai appris à connaître Lolly.

Lolly c'est une fille extra, au grand coeur, qui a toujours été là pour partager des projets depuis qu'on se connait. Nos discussions livresques ont toujours été passionnantes, tout comme les conversations complètement différentes qu'on a pu avoir. Et depuis un bon moment déjà, on bosse ensemble sur Accros & Mordus et ça n'est que du bonheur. C'est une correctrice de choc, une chroniqueuse parfaite, une A&M que j'aime d'amour.

Evidemment, si je vous présente Lolly aujourd'hui, ce n'est pas uniquement parce que c'est une personne en or, c'est surtout parce qu'elle a accepté d'être ma partenaire avec son blog Il était un livre.

rambalh


J'avais déjà présenté don blog précédent, Les pouvoirs des mots, mais elle a depuis changé d'adresse. Il faut savoir que Lolly est polyglotte : français, anglais, allemand, espagnol... Elle change de langue sans difficulté et lit dans ces quatre langues. Elle avait au départ un blog par langue mais a finalement préféré combiner le tout de façon plus ergonomique (d'où les jolis petits drapeaux en haut de son blog). Et c'est ce qui est magnifique avec Lolly : on voyage à chacune de ses lectures. Elle nous fait découvrir de nouveaux horizons à travers ses chroniques (elle organise d'ailleurs un challenge Travelling the world in books avec sa partenaire Patty pour ceux que ça intéresse) et c'est à chaque fois un délice.

Vous l'aurez compris, Lolly, je l'aime. J'adore sa façon de chroniquer, j'apprécie son univers et j'admire tout ce qu'elle peut faire de son blog. Ce partenariat n'est pas un hasard : son blog vaut vraiment la peine ! N'hésitez pas et faites comme moi : laissez-vous happer par ses mots !

Lolly, c'est aussi une photographe de talent, une innovatrice, une fille douée dans les arts manuels mais ça, ce sera pour la prochaine fois !

Voyagez avec Lolly !

dimanche 23 février 2014

Lady Pirate de Mireille Calmel

Je viens de refermer le second et dernier tome de Lady Pirate de Mireille Calmel. Seconde saga de l’auteur que je lis et cela me conforte dans mon envie de continuer à découvrir son œuvre !

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Quatrième de Couverture
Tome 1 : Elle se prénomme Mary Jane. Dix-sept ans à peine et déjà un destin hors du commun : habillée en garçon depuis son plus jeune âge, maniant aussi bien le fleuret que l'alexandrin, elle a été élevée comme un lord, au nez et à la barbe de sa riche et puissante grand-mère. Mais en cette année 1696, il existe peu de place pour les histoires merveilleuses dans la capitale anglaise : devenue brusquement orpheline, elle-même menacée car détentrice d'un objet menant à un fabuleux trésor, l'intrépide Mary doit s'enfuir, direction Douvres. Après une escale chez une sulfureuse espionne, elle embarque à bord de La Perle, majestueuse frégate corsaire qui va déterminer le reste de sa vie...

Tome 2 : Vengeance ! Tel est le mot qui habite le cœur de Mary Read tandis qu'elle galope sur la route de Venise. Son mari, son grand amour, l'homme pour qui elle avait posé les armes, a été sauvagement assassiné et sa fille, la toute petite Ann, enlevée. Mais Mary est pirate, elle est combattante, elle ne se résigne pas devant le malheur. De nouveau vêtue en homme, la rage au ventre, elle se lance sur les traces de celle qui a brisé sa vie, la diabolique Emma de Mortefontaine. Elle n'a qu'une piste pour la retrouver : un marquis vénitien qui détiendrait des informations capitales sur le trésor convoité par Emma. Plus fougueuse que jamais, rendue plus forte par les épreuves, Mary entre donc dans la folie de Venise, ville de toutes les mascarades et de toutes les intrigues. Dorénavant, sa vie sera faite d'errance, de combats et d'abordages, sur toutes les mers du globe. Inlassablement elle cherche à retrouver sa fille, et à comprendre quel est ce trésor fabuleux qui déchaîne tant de passion...

Mon avis
Lady Pirate, c’est une saga que l’on ne peut résumer : trop de choses se produisent en deux tomes. Mais pour essayer d’en traduire la saveur, je peux vous dire que c’est l’histoire de Mary, née dans la misère, forcée de se faire passer pour un garçon dès son plus jeune âge et qui y prend goût. Mary est surprenante, exceptionnelle quelle que soit le masque qu’elle porte et tous s’en rendent compte à son contact. Ses qualités en font son destin chaotique : on l’aime ou on la déteste, mais si on l’aime, c’est à en crever. Ceux qui ont croisé sa route donnent leur vie pour elle ou veulent prendre la sienne. Il n’y a pas de demi-mesure. Et toutes les épreuves qu’elle traverse en plus de quarante ans sont toujours liées à ces personnes qu’elle croise ou a croisé. Lady Pirate, c’est l’histoire d’une femme qui court après sa liberté et que personne ne peut asservir.

Mireille Calmel a su une nouvelle fois m’entrainer dans son intrigue, avec encore une héroïne attachante et surtout époustouflante. J’ai adoré le premier tome, l’évolution de Mary. Le second tome m’a lui aussi beaucoup plu mais j’ai perdu un peu de mon entrain. L’auteur a choisi de suivre son héroïne sur une quarantaine d’années, ce que j’aime particulièrement dans les sagas en général, seulement, je me suis lassée de certaines répétitions dans les interrogations de Mary, dans la valse de ses prétendants qui allaient et venaient. Heureusement, cela n’a en rien entaché mon engouement pour l’histoire. J’ai adoré malgré cette sensation de lassitude et c’est là que Mireille Calmel est fabuleuse. A quinze pages de la fin du livre, je me suis sentie perdue : j’avais l’impression qu’il restait encore des tas d’étapes à franchir pour Mary alors, qu’au final, les quinze dernières pages étaient suffisantes. J’en ai été étonnée, un peu frustrée de ne pas avoir plus mais, finalement, ce choix était des plus judicieux et la conclusion superbe.

Les personnages sont tous fascinants. Même les plus petits personnages de l’histoire ont su capter mon attention, du plus petit des pions de la terrible Emma de Mortefontaine à des pirates de passage dans la vie de Mary comme Gave-Panse, tous m’ont conquise. J’ai retrouvé le même plaisir que j’avais eu en lisant Le bal des louves. C’est aussi ce qui fait la force des romans de Mireille Calmel : ses personnages, même s’ils n’apparaissent que le temps de quelques pages, sont creusés, ont une sorte d’âme propre qui fait qu’ils nous marquent. J’aime quand il n’y a pas uniquement le personnage principal de creusé. J’aime cette diversité, ces caractères différents, ces modes de vie qui se croisent, se mêlent. Le dépaysement assuré par ces personnages variés est délectable. Même si Mary est au cœur de l’histoire, même si c’est elle que l’on suit constamment dans les livres, elle n’est pas la seule à laisser son empreinte.

Et le dépaysement n’est pas dû qu’aux personnages : en quarante ans d’histoire, Mireille Calmel nous fait découvrir de nombreux pays, nous fait traverser des mers, un océan aussi ! C’est un long voyage haletant qui démarre lorsque l’on commence à parcourir les premières pages de la saga. Son style simple en apparence retranscrit à merveille les sensations, les décors, les odeurs… Mireille Calmel se lit avec aisance et c’est agréable. J’apprécie particulièrement le vocabulaire qu’elle utilise, les particularités de l’époque, les détails techniques. Je me suis plongée dans le monde marin sans difficulté malgré la dose d’informations qu’elle met dans ses lignes. J’ai apprécié chaque description sans m’en lasser. Et ses dialogues sont toujours aussi efficaces : ils sont vivants, chargés de caractère et si bien rythmés qu’à aucun moment, cela n’a sonné faux pour moi. Et pourtant, je suis de plus en plus difficile en matière de dialogues. Bref, cela n’est pas un mystère, j’apprécie énormément l’écriture de l’auteur et sa façon de distiller des termes qui ne sont pas courants en les rendant naturels à la lecture.

Je ne vais pas m’étaler plus parce qu’il est évident que je suis capable de chanter encore et encore les louanges de cette saga. Les répétitions qui m’ont laissées ne sont rien à côté de tout ce qu’offre l’œuvre de Mireille Calmel et, comme je l’avais déjà compris en refermant Le bal des louves, je vais poursuivre ma découverte de ses œuvres. Parce que Mireille Calmel, c’est le dosage parfait entre Histoire, Fiction et une touche de mystère comme je l’aime !

Le Blog du Moment : Entre deux pages


Après une longue pause dans la présentation de mes blogs coup de coeur, je reviens avec une récente découverte, le blog d'une petite A&M qui se fait appeler Enorah, Entre deux pages. Passionnée de cinéma et de lecture, on y retrouve ses avis ciné comme ses avis livresques et j'aime particulièrement son oeil critique. Je vous conseille vivement son blog !

Enjoy it !

mercredi 19 février 2014

Fées à la chaîne de Philippe H. Besancenet

Gros coup de ♥ aux Editions P'tit Golem via un partenariat A&M. Merci à lolly pour cette correction (encore et toujours ma petite lolly ♥).



Quatrième de Couverture
Lyse est di-fée-rente. Elle préfère les dragons aux licornes, rêve à des endroits sombres fuis par ses semblables et s’enthousiasme pour bien pire encore. Aussi quand elle reçoit une lettre de l’Ambassade l’invitant à rejoindre ses rangs, la surprise pour les siens est de taille. Car l’Ambassade se trouve dans l’autre monde, celui des hommes. Elle regroupe l’excellence du monde magique… Pourtant tout n’est pas rose (sa couleur préférée) pour Lyse. Celle-ci espérait retrouver Aryse dans la vénérable institution, mais sa sœur aînée a disparu.

Le mot de l'éditeur :
Fées à la chaîne, de Philippe H. Besancenet, s’adresse plus particulièrement à un public de jeunes adultes. Ce roman entraîne ses lecteurs dans une fantasy urbaine et féerique aux accents steampunk, où toute ressemblance avec notre propre monde serait très certainement voulue. L’humour de l’auteur vient graisser les rouages de son histoire pour parler de « fées à la Maude », de règlements « de compte de fées » et de licornes pétomanes

Mon avis
Fées à la chaîne, ou comment renverser la base d’un conte. Voilà la première chose qui me vient à l’esprit pour parler de ce livre.

Lyse est la seconde de trois sœurs fées. Elle est la sœur insouciante, naïve, parfois bête mais, surtout, elle est la sœur qui prend la vie comme elle vient. Et quand la vie l’entraîne au sein de l’Ambassade de son monde sur les terres des humains, elle en est heureuse. Elle se retrouve alors confrontée à une réalité qui est tout sauf réjouissante et son tempérament haut en couleurs détonne complètement dans le tableau qu’elle découvre. La jeune fée déchante vite quand tout semble vouloir faire taire sa jovialité et écraser sa curiosité mal placée.

Si l’histoire semble tout à fait légère en apparence, en réalité, il n’en est rien. L’auteur, à travers une héroïne naïve, nous fait découvrir le monde des humains de la façon la plus négative qu’il soit. Les hommes sont profondément mauvais, les créatures magiques ne les apprécient pas, mais travaillent avec eux pour maintenir des relations cordiales. Lyse, dont le caractère tranche complètement avec le monde qu’elle découvre, pourrait baisser les bras plus d’une fois, mais elle possède cette force, ce petit quelque chose d’optimiste qui fait qu’elle persiste. Et, à son contact, nombreux sont ceux qui commencent à voir la vie autrement. Elle apporte une touche de couleur (rose, s’il vous plaît) à ce monde si terne. Elle s’attire la sympathie des autres tout en générant, évidemment, de grandes inquiétudes chez le grand méchant de l’histoire (que je ne nommerai pas car il faut que vous lisiez ce livre).

Les personnages sont originaux, touchants, agaçants, drôles (surtout Lyse qui ne se fait pas prier pour sortir des énormités à la pelle), plus complexes que ce qu’annoncent les premières pages. Un vrai régal. Et l’univers décrit est tout simplement plaisant. L’Ambassade a tout ce qu’il y a de plus malsain, avec ses attractions pour humains en manquent d’occupations. De de quoi se demander ce que donnerait un Disneyland si nos personnages de contes de fées étaient réels, comment seraient son marché, ses règles. Et, malgré le portrait négatif que nous dresse l’auteur sur les êtres humains, il sait jouer de nuances en ne tombant pas dans l’uniformité : certains humains sortant du lot, comme certaines créatures magiques, sont différentes. L'originalité ou tout ce que j’aime dans un livre !

L’intrigue m’a agrippée et transportée du début à la fin, même si le dénouement m’a paru un poil trop complexe. Un trop plein d’informations en quelques lignes seulement m’a forcée à relire le passage une seconde fois pour tout bien saisir. Mais relire n’est pas un problème quand on accroche à l’histoire.

Ce livre est un coup de cœur, que ce soit pour son histoire, pour l’univers ou encore pour les personnages. Lyse est le genre d’héroïne que j’aimerais croiser plus souvent dans mes lectures, un petit bout de fée qui part avec de grands handicaps dans la vie et qui, pourtant, en fait des forces. Cette jeune fille qui ne se laisse pas démonter, non pas parce que c’est l’héroïne du livre, mais parce que c’est dans son caractère : elle est douce, naïve, voit le bien partout et, même si elle le paie souvent cher, ses actes sont toujours justifiés. C’est un vrai régal de trouver un personnage qui reste fidèle à lui-même du début à la fin.

Je ne peux que remercier les Éditions P’tit Golem de m’avoir permis de découvrir un auteur tel que Philippe Besancenet. Je suis conquise par son style et par son univers. Je suis amoureuse de ses personnages et, après avoir déjà lu un seconde conte de son cru, je ne compte pas m’arrêter là.

La Fée de la Mousse de Philippe H. Besancenet

Passons maintenant aux Editions P'tit Golem, découvertes avec ce conte épatant via A&M. Merci à lolly pour cette correction.



Quatrième de Couverture
Bienvenue au Royaume de Gwann ! Avec son monstre ravisseur de princesse, ses momies tueuses, sa fée sans baguette, son festival folk et des bains de boue à volonté, vous vous sentirez vite à l’aise. Ici, rien n’est comme il paraît être. On y trouve la gloire comme la mort, les ennuis comme l’amour.
"Dans le marais, personne ne vous entend crier."

Les Princesses, tout le monde le sait, attendent leur champion au sommet d’une haute tour. On oublie un peu vite les chevaliers qui doivent défaire les monstres au bas dudit édifice. C’est une sombre tradition, dans l’ordre des choses de ce royaume, qui a néanmoins le mérite d’empêcher le premier venu de ravir les demoiselles. Une telle quête ne s’improvise pas !

Le mot de l'éditeur :

La Fée de la Mousse est un court roman qui s'inspire des contes classiques mais les détourne avec humour. La lutte contre les préjugés, la préservation de la nature, sont deux de ses principaux messages. Il intéressera les jeunes adultes et tous ceux qui pensent que quelque part, les fées existent encore.

Mon avis
La Fée de la Mousse m’a attirée par sa quatrième de couverture qui annonce un conte de « Fées » différent et léger. Finalement, une fois la lecture terminée, je me suis rendu compte que ce n’était pas une histoire si légère que ça, mais plutôt profonde et touchante, une histoire à laquelle je ne m’attendais pas, mais qui m’a énormément touchée.

Ódla est une jeune fée naïve et pleine de bonté, qui s’est promis d’accomplir son travail de fée à sa majorité, à savoir, aider les autres, comme dans les récits. Mais, sans guide, cette mission s’annonce compliquée. C’est en rencontrant un prince dénué de la prestance stéréotypée des histoires féériques qu’elle se lance dans sa première aventure. Pour le meilleur comme pour le pire.

La construction du livre mêle deux histoires en parallèle dont le lien n’est pas évident au premier abord. Pourtant, à aucun moment, je n’ai été gênée par ce style et c’est sans surprise que la logique de ce choix arrive à la fin. Ces deux histoires qui n’en sont au final qu’une m’ont tout de suite arrachée à mon quotidien et j’ai pris un grand plaisir à lire ce livre. La légèreté apparente masquant en réalité une histoire plutôt dure rajoute du charme à la lecture et j’ai été séduite, autant par le fond que par la forme. L’auteur écrit bien, mène avec brio son histoire ainsi que ses personnages.

Parlons d’eux, justement. Ódla est rafraichissante : toute mignonne, naïve, plus forte que ce qu’on peut croire, elle m’a touchée dès le départ. Amaury, le prince, a lui aussi su me séduire : son côté non stéréotypé et complètement perdu constitue ce qui me plaît : l’inattendu. J’aime lorsqu’un livre me surprend par son originalité et, ici, c’est le cas. Les autres personnages sont bien construits, quel que soit leur rôle. Je ne vais pas m’étaler sur le sujet pour ne pas trop en dire mais je suis tout de même obligée d’aborder le cas de l’homme-cerf. Ce personnage m’a émue, ses regrets, sa honte, ce qu’il a vécu… Tout en lui a su me conquérir. Son souci de préserver les siens sans y parvenir, sa peur d’affronter les gens qu’il aime et d’avoir à avouer la faute qu’il n’a commise que parce qu’il était sous l’emprise d’une sorcière, les drames qui se sont ensuite enchaînés… Philippe Besancenet a créé des personnages exquis en tous points ! Même les plus étranges, comme les hommes bruns, ont une histoire étonnante et accrocheuse. Vraiment, je ne peux que saluer ce travail de maître.

L’écriture, l’histoire, les personnages, les rebondissements ; tout, dans ce livre, vise juste. Les contes pour enfants m’ont toujours plu et ce conte pour plus grands me conforte dans l’idée qu’il n’y a pas d’âge pour aimer les fées, les princesses et les princes. Les défauts qu’on ne leur voyait pas en étant plus jeunes font leur force quand on grandit. Je crois que c’est par ses faiblesses que j’aime le héro d’un livre et, ici, les faiblesses des personnages les mettent en valeur à merveille.

Merci aux Éditions P’tit Golem ainsi qu’au forum A&M pour cette lecture rafraîchissante et touchante. Et merci à Philippe Besancenet d’avoir partagé une nouvelle fois un peu de son univers avec ses lecteurs : j’ai été conquise par Fées à la chaîne et cette nouvelle lecture confirme mon avis sur le talent de cet auteur.

A l'ombre des falaises de Chloé Bourdon

Nouvelle chronique, encore via un partenariat A&M. C'est toujours un plaisir de lire les ouvrages des Editions du Petit Caveau. Merci à Chouquette pour cette correction.



Quatrième de Couverture
Nous sommes en 1901, dans un petit village des Cornouailles. Elisabeth vient de perdre son père et accepte difficilement la froideur de sa mère.

L’été où elle quitte l’enfance, elle comprend que derrière les apparences d’une petite bourgeoisie provinciale obsédée par la peur du scandale, se dissimulent des drames insoupçonnables, et des monstres qui rôdent, les soirs de pleine lune, dans l’ombre des falaises.

Mon avis
A l’ombre des falaises de Chloé Bourdon nous entraine dans les événements qui ont marqué à jamais la vie de l’héroïne, Elisabeth. Tout n’est qu’apparence, secrets, et la jeune Elisabeth se retrouve plongée au cœur d’une sombre affaire dont elle est finalement un protagoniste important.

N’étant pas une grande passionnée des histoires de vampires pour cause d’overdose de romans médiocres sur le sujet, je commence toujours les livres reprenant le mythe vampirique en restant sur mes gardes. Heureusement, les Editions du Petit Caveau savent sélectionner le meilleur des livres du genre, comme j’avais déjà pu le constater avec une précédente lecture vampirique de cette maison d’édition. Pour résumer, j’ai aimé cette lecture. Le vampire n’y est pas caricaturé, Dracula de Bram Stoker est abordé et surtout, la vision que l’auteur nous offre des vampires à quelque chose de plus scientifique que fantastique : il n’en fallait pas plus pour conquérir mon cœur d’amoureuse des sciences.

L’histoire se développe en très peu de pages et, même si la lecture m’a paru trop rapide une fois le livre achevé, le choix de l’auteur est le bon. On ne suit pas toute la vie d’Elisabeth, on vit simplement avec elle le passage marquant de sa vie, celui qui la fait basculer dans le monde des adultes, celui qui ébranle ses croyances, celui qui la construit finalement. Une fois le livre terminé, on en veut plus tout en sachant pertinemment qu’on a eu l’essentiel. Les premiers chapitres m’ont paru lents, on suit la monotonie de la vie de la jeune héroïne, la narration interne y étant pour beaucoup, et tout s’accélère, on sent l’emballement qui s’empare d’Elisabeth, qui s’empare de nous aussi, pauvres lecteurs aussi perdus et avides de savoir qu’elle.

L'évolution du personnage principal est très bien agencée, si tout se passe rapidement, la transformation en femme de la petite fille des premières pages est sensée. Et cette cohérence donne plus de puissance encore à l’histoire. Les autres personnages de l’histoire sont effleurés sans que cela ne m’ait dérangée : on apprend l’essentiel et, l’histoire étant contée par Elisabeth, en savoir plus n’est pas nécessaire. Je regrette simplement de ne pas avoir pu en savoir davantage sur les démons intérieurs de la mère de l’héroïne : la plume de l’auteur mêlée aux souffrances du personnage aurait donné un résultat superbe.

Parlons justement du style de l’auteur car, à mon sens, c’est ce qui fait la plus grande force de ce livre. Chloé Bourdon possède une plume qui m’a ravie dès les premières pages. A aucun moment je ne me suis lassée de ses phrases, de ses descriptions, de son texte dans son ensemble. Et je pense pouvoir affirmer que sans cette écriture, le livre ne m’aurait pas plu. Parfois, quand l’écriture n’est pas à la hauteur, je me surprends à lire plus vite, moins attentivement, en me concentrant uniquement sur l’histoire. Là, ce fut tout le contraire, j’ai passé ma lecture à m’abreuver du texte dans sa forme, ce qui a fait que j’ai pu en apprécier pleinement le fond. Le style n’est pas pompeux mais il colle bien à l’époque où se déroule l’histoire ; les descriptions ne sont pas gorgées de détails inutiles tout en étant parfaitement posées ; les dialogues semblent réalistes et surtout, les pensées ainsi que l’évolution d’Elisabeth sont décrites avec brio. Même si le style n’est pas comparable aux grands auteurs classiques, j’ai trouvé ce texte très beau et prenant. Je me suis finalement plus laissée prendre par l’écriture que par l’histoire, sûrement parce que j’ai été agréablement surprise de la qualité de la plume.

Enfin, sans trop en révéler sur la fin de l’histoire, j’ai aimé ce qu’il advient d’Elisabeth une fois sa vie transformée. Les amateurs de grandes histoires d’amour romantiques seront peut-être un peu déçus mais moi pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que le choix de l’auteur donne une passion qui ne s’effrite pas avec le temps, qui ne sombre pas dans la monotonie et qui se vit intensément ponctuellement. Je trouve ça tellement plus intéressant dans ce genre d’histoire que, là aussi, mon cœur de lectrice difficile à satisfaire en matière d’histoires d’amour a été conquis.

A l’ombre des falaises est ainsi le genre de roman vampirique qui me permet de me dire que, oui, il est encore possible de lire des histoires de vampires sans avoir envie de s’arracher les cheveux à chaque passage improbable, à chaque réflexion d’une héroïne sans saveur, à chaque fait détruisant brique par brique l’édifice de la vraie base des suceurs de sang. Merci aux Editions du Petit Caveau de m’avoir permis une nouvelle fois d’apprécier une lecture comme celle-là et merci à l’auteur d’avoir partagé sa plume à travers ce livre.

Zoanthropes, Tome 1 : La Métamorphose de Matthias Rouage

Bigre ! J'oublie de mettre à jour ce blog depuis des mois ! C'est donc le moment de poster tout ce qui traine et on commence par une chronique issue d'un partenariat via A&M. Merci à lolly pour cette correction.



Quatrième de Couverture
Dans un futur flou, le monde humain doit faire face à la menace des zoanthropes, des hommes ayant la capacité de se changer en hybrides, mi-hommes, mi-animaux. Ces créatures redoutées inspirent la terreur. Shina Sirkis, jeune humaine, découvre que son destin est lié à une ancienne guerre. Découvrant sa zoanthropie, elle finira traquée par son propre pays, ainsi que par une organisation mystérieuse, les Aletis.
Dès lors, Shina part en quête de son identité. Forcée de découvrir le monde des hommes-bêtes et victime d’un passé qui n’est pas le sien, elle devra déjouer les plans des Aletis.
Aidée de ses nouveaux pouvoirs et ses amis zoanthropes, Shina comprend qu’elle ne voit que la partie émergée de l’iceberg. L’Histoire telle qu’elle la connaît n’est peut-être pas celle qu’on a bien voulu lui raconter.

Mon avis
La Métamorphose est le premier tome de la saga Zoanthropes de Mathias Rouage, jeune auteur des Éditions Scrineo Jeunesse. L’histoire prend place dans un monde futuriste où le genre humain a évolué et où certains naissent hybrides, mi-hommes, mi-bêtes. Les humains rejettent, traquent et tuent les zoanthropes, ces hybrides qui sont considérés comme des bêtes sanguinaires. Évidemment, rien n’est aussi simple, tout n’est pas noir ou blanc et c’est la nuance que tente de nous offrir cette histoire.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Ce livre ne m’a pas plu et ce, pour plusieurs raisons, malgré ses points positifs. L’histoire de fond est bien choisie : à une époque où la génétique possède une place importante dans nos têtes, imaginer un tel futur ne peut que nous pousser à réfléchir, à vivre ce roman pleinement. Le cadre spatio-temporel est bien maîtrisé, du moins pour les bases de l’histoire. Ensuite, cela se complique mais je vais y revenir plus tard.

Mon principal problème vient des personnages. À aucun moment je n’ai réussi à rentrer dans leur tête, à trouver leurs paroles ou leurs actes « naturels ». À mes yeux, ils ont sonné faux durant tout le roman. On retrouve les stéréotypes des proches de l’héroïne : la petite fouine intellectuelle (qui, en plus, a le droit d’être tête en l’air et naïve au possible), la spécialiste de la réflexion avec sang-froid qui possède également des bases en arts martiaux, la directrice qui cache des choses à l’héroïne pour ensuite capituler sans broncher à la moindre question, l’ami d’enfance qui, en une fraction de seconde, se transforme en ennemi lobotomisé, la personne en qui l’on place sa confiance et qui, finalement, nous porte le coup de grâce… Si la base de l’histoire pouvait promettre un peu d’originalité, j’ai eu l’impression d’être dans un roman lambda à cause de ces personnages clichés. Alors oui, c’est le schéma type des romans, oui il faut bien trouver des amis et des ennemis, mais je pense sincèrement qu’on peut toujours parvenir à faire du différent avec un peu de recul. Shina, l’héroïne, ne m’a pas touchée une seule fois et quand aucun des personnages secondaires ne me plaît pour rattraper le coup, cela donne une lecture laborieuse. J’ai lu ce livre rapidement, mais sans y prendre le plaisir auquel je m’attendais.

Les personnages ne sont pas les seuls en cause. Il y a plusieurs petits soucis de cohérence à mes yeux, comme l’ami lobotomisé transformé en ennemi (ceci n’est pas un spoiler, il s’agit du début du roman). Dans le contexte, les êtres humains sont élevés dans la peur de la possibilité d’être zoanthrope. Le test génétique s’effectue avant l’entrée à l’université (je reste encore sceptique sur ce choix, mais passons) et l’image des zoanthropes véhiculée par le monde humain est tout sauf flatteuse. Ainsi, on est jeune, on déteste les zoanthropes tout en ayant peur de l’être. Lorsque les résultats tombent, on est soit soulagé, soit traqué. Seulement, jusqu’au dernier moment, on vit dans le doute. Comme son voisin. Je voudrais donc savoir pourquoi l’auteur a décidé d’abrutir ses figurants (comme l'ennemi lobotomisé) en les faisant détester immédiatement leurs amis d’enfance qui se retrouvent d’un seul coup zoanthropes alors que même eux n’étaient pas certains d’être humains ! Personnellement, si un test me dit que je suis une personne possédant le gène de la sympathie, mais que mon ami d’enfance possède celui de l’être exécrable sur le papier, eh bien je ne vais pas changer d’avis d’un coup ; je vais me dire « oh là là, le pauvre » et, oui, si son gène se réveille à moment donné, je vais sûrement finir par avoir envie de lui en coller une, mais ce ne sera pas immédiat dans ma tête. Bon, peut-être ne suis-je pas moi-même lobotomisée ?

Cette parenthèse "grosse incompréhension" terminée, je vais revenir au cadre spatio-temporel. Le roman s’étale sur plusieurs mois et, malheureusement, j’ai trouvé le découpage un peu maladroit. Il y a forcément de nombreuses ellipses et je ne les ai pas toutes trouvées judicieusement choisies. C’est peut-être aussi une des raisons pour lesquelles j’ai eu du mal à me faire aux personnages : leur évolution est, elle aussi passée parfois sous silence et, sans transition, il est plus difficile de trouver le tout cohérent.

Enfin, mon dernier gros bémol : la fin. Si elle se veut percutante et mystérieuse tout en offrant quelques révélations, je n’ai pas accroché au côté « révélation de la traîtrise ». La suite apportera sûrement plus d’informations sur ce sujet, mais cela n’a fait que me conforter dans mon ressenti vis-à-vis de ce livre, à savoir qu’il ne m’a pas plu. Mon côté amoureuse des explications logiques et des rebondissements originaux explique sans aucun doute que mon avis sur ce livre n’est pas très bon.

Au-delà du négatif, je ne peux évidemment pas oublier ce qui fait quand même que ce livre n’est pas mauvais (parce que, oui, un livre qui ne me plaît pas n’est pas un mauvais livre, qui suis-je pour juger de la qualité d’un ouvrage ?). Mathias Rouage écrit bien, il a su constituer un univers futuriste intéressant et offrir une vision déplorable de l’humanité qui est très réaliste. Sa façon de montrer que notre société a le potentiel d’évoluer dans la mauvaise direction est maîtrisée et, comme je suis une pessimiste en ce qui concerne la condition humaine, je ne peux qu’aller dans son sens. Les rouages politiques, la manipulation de la population, le conditionnement de l’homme par la technologie, l’usage de l’identité génétique au détriment des êtres humains… Tout cela constitue des thèmes que l’auteur a su exploiter. Si, à mon sens, le fond n’a pas su être sublimé par l’histoire, il y a matière à faire une suite intéressante. Je ne sais pas encore si je vais avoir envie de la lire, le recul fera son œuvre, mais pour ceux qui ont été séduit ou le seront, il est clair que poursuivre l’aventure est de mise.

Malgré tout, je remercie les Éditions Scrineo Jeunesse pour cette découverte qui m’a permis de mieux cerner ce qui fait qu’un livre me plaît ou non. Et merci à l’auteur pour les moments de réflexion sur notre espèce. J’aime quand un livre, quel que soit mon avis, me fait cogiter sur l’avenir.